DATA GFS

STATISTIQUES DES FINANCES PUBLIQUES

|MAROC|

EXERCICE BUDGÉTAIRE 2018

IMF - GFS DATA

Analyse descriptive

Par HACHIMI ALAOUI

Les données statistiques compilées dans le fichier EXCEL téléchargeable en cliquant ici, ou directement consultables via l’aperçu imbriqué ci-haut, concernent les Finances Publiques du Maroc au titre de l’exercice budgétaire 2018. Ces statistiques couvrent la situation financière de l’administration centrale à l’issue de l’exécution du budget de 2018 et font exclusion des administrations de sécurité sociale (ce qui explique la nullité des cotisations et contributions), des collectivités territoriales et des entités extrabudgétaires.

Ceci dit, les chiffres présentés dans cette base de données peuvent être lus et interprétés à la lumière du support de cours portant sur les Bons du Trésor (Section 2).

Les recettes (Revenue) de l’État au titre de l’année 2018 sont ventilées selon leurs catégories et s’élèvent à 289 Milliards de DH, sachant que les charges (Expense) ont frôlé les 273 Milliards de DH.

Le solde brut de gestion (Gross Operating Balance) est égal au total des recettes, nettes des charges hormis celles liées à la consommation de capital fixe (Expense, excluding consumption of fixed capital). Au titre de l’année 2018, le solde brut de gestion s’élève à 16 Milliards de DH.

L’une des limites de ces statistiques réside dans la difficulté de déduire le solde net de gestion (Net Operating Balance), puisque les charges liées la consommation de capital fixe sont imbriquées dans les dépenses d’investissement en actifs réels (Net/Gross investment in Nonfinancial Assets). En effet, ces statistiques supposent que l’investissement réel de l’État est à la fois un investissement d’expansion, c’est-à-dire une hausse des actifs réels, et un investissement de remplacement des actifs réels initialement détenus et dont une fraction est totalement amortie.

Eu égard à cette limite, l'utilisateur de cette base de données est obligé de se passe du solde net de gestion et d'aller directement vers le besoin de financement. Ce dernier étant la différence entre le solde brut de gestion et l’investissement réel qui, dans ce notre cas, comprend la consommation de capital fixe.

D’après les statistiques, la capacité de financement qu’engendre l’exercice budgétaire de 2018 (Net Lending) est aux alentours de - 41,3 Milliards de DH. [1]

Sachant que, du point de vue patrimoniale, la capacité de financement reflète l’écart entre les flux nouveaux d'actifs financiers et d'engagements, il est donc possible de la décomposer cette en variation d’actifs financiers (Net acquisition of financial assets) et variation des engagements (Net incurrence of liabilities) qui s’élèvent, respectivement, à - 673 Millions de DH et 40,679 Milliards de DH. C’est ce que montrent les dernières lignes du tableau des statistiques des Finances Publiques au titre de l’année 2018.

Pour aller plus dans l’analyse de ce besoin de financement et en vue de décortiquer les flux financiers qui ont permis de le couvrir, le recours à un deuxième tableau des statistiques des Finances Publique s’avère très utile. Il l’est davantage lorsqu’il s’agit de mettre en lumière la nature et la provenance des flux financiers ayant servis à combler ce déficit.

Le dit tableau est consultable sur le site du FMI et la base de données qu’il contient est compilée en un fichier Excel téléchargeable en cliquant sur ce lien.

Le tableau montre clairement que les dépôts au Trésor (Currency & Deposits + Others accounts receivable/payable) ont augmenté d’un montant total de 8,1 Milliards de DH. [2]

À ceci, s’ajoute une baisse nette de la dette extérieure enregistrée en tant que flux négatifs de crédits (Loans) dont le montant oscille autour de 1,9 Milliards de DH.

De ce fait, il parait clairement que parmi les 40,679 Milliards de variation des engagements, un montant de 34,5 Milliards de DH a été contracté par le Trésor du Maroc à titre de dette intérieure.

Si ces les chiffres présentés dans ces deux bases de données astreignent le lecteur à ce niveau d’analyse et ne permette pas d’aller en profondeur de la dette publique intérieure, il est néanmoins possible de contourner cette limite en faisant recours à la base de données MANAR-STAT fournie par le Ministère de l’Économie et des Finances du Royaume du Maroc et consultable en ligne à travers une page web qui lui est dédiée.

Parmi les données statistiques contenues dans cette plateforme, celles liées à l’encours de la dette publique intérieure ventilée par type de produit en sont les plus utiles quant à l’enchainement de cette analyse. Ces statistiques sont compilées dans un tableau téléchargeable en fichier Excel en cliquant sur le lien suivant.

Quoique le tableau affiche les encours (Stocks) des éléments constitutifs de la dette publique intérieure, il est aisément possible de les convertir en variations (Flux) en calculant, pour chaque poste, la différence entre le stock final d’une année et le stock final de l’année qui la précède. Compte tenu des toutes les modalités du financement intérieur, dont la liste dressée dans ce tableau, et au vue des montants levés à travers chaque modalité, il en ressort que 95% du financement intérieur du déficit budgétaire au titre de l’année 2018 a été sous forme d’adjudications de Bons de Trésor.[3]


















[1] Cette capacité de financement (Net Lending) négative correspond à un besoin de financement (Net Borrowing) positif, d’où le signe – associé à 41,3 Milliards de DH au niveau du tableau.
























[2] Qui est n’est rien que la somme de 3,3 Milliards (Other Accounts Receivable/Payable) et 4,8 Milliards (Currency & Deposits).
































[3] Ce pourcentage est obtenu en divisant le montant des adjudications par le total dû à l’ensemble des créanciers.